Le Fonds a appelé, hier, le gouvernement japonais à se montrer plus ambitieux pour reprendre le contrôle de son endettement colossal. Revoyant ses prévisions économiques à la baisse, les analystes du FMI estiment que le PIB nippon reculera de 0,7 % cette année.
De passage, hier, à Tokyo, John Lipsky, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), a appelé les autorités japonaises à s’attaquer avec plus d’ardeur au colossal endettement de leur pays, qui va atteindre cette année 220 % de son produit intérieur brut. Dans leur dernier rapport sur l’état de l’économie de l’Archipel, les analystes du Fonds plaident pour une stratégie budgétaire « plus ambitieuse » qui permettrait de limiter l’émission de nouvelles obligations à laquelle le gouvernement prévoit d’avoir massivement recours dans les prochains mois pour financer son budget en cours et payer les travaux de reconstruction des régions dévastées par les catastrophes du 11 mars.
Rassurer les investisseurs
Reconnaissant que le volet dépenses du budget nippon apparaît difficile à amputer en pleine crise, l’institution multilatérale propose à Tokyo de doper ses recettes en enclenchant une hausse de la TVA, qui est aujourd’hui fixée à 5 %. « Nous recommandons une augmentation modérée, à 7 %-8 %, à partir de 2012 » , écrivent les économistes de l’institution, qui souhaiteraient voir cette taxe se stabiliser à terme à 15 %. Plaidant pour une promotion de l’investissement domestique, ils conseillent une baisse de 5 % de l’impôt sur les sociétés, qui pourrait être compensée, à l’échelle nationale, par une réforme de l’impôt sur les revenus.
Avec ces mesures, Tokyo serait capable de rassurer les investisseurs internationaux, qui s’inquiètent de la capacité du pays à faire financer son endettement par une population vieillissante, et de consolider le futur rebond de sa croissance. Le FMI, qui prédit désormais que le PIB du Japon reculera de 0,7 % en 2011, estime qu’une reprise à la fin de cette année permettra de générer une croissance de 2,9 % l’an prochain.
Y. R. – TOKYO – © 2011 – LesEchos – Article original