Le Japon veut réduire de 50% ses émissions polluantes d’ici 2050
TOKYO (AFP) — Le Premier ministre japonais Yasuo Fukuda a annoncé que son pays allait réduire « de moitié » ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, un engagement pris à six mois du sommet du G8 que le Japon veut consacrer à la lutte contre le réchauffement climatique.
« Notre pays va réduire de moitié ses émissions en 2050 qui auront atteint leur pic dans 20 à 30 ans… Si les autres pays n’arrivent pas à les réduire de moitié, le Japon pourrait devoir faire un effort supplémentaire à leur place », a déclaré M. Fukuda lors d’un débat en commission parlementaire.
Le ministre japonais de l’Environnement, Ichiro Kamoshita, a ajouté mardi devant la presse qu’il paraissait « logique que les pays développés tentent de baisser leurs émissions au-delà » des 50% de réduction évoqués pour l’ensemble des pays, développés ou non.
Hôte du protocole de Kyoto qui, en 1997, avait pressé les Etats de réduire leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2), le Japon ne devrait pas parvenir à respecter le quota qui lui a été fixé (6% de réduction) d’ici 2012. Le gouvernement japonais a été critiqué au sommet de Bali (Indonésie) sur le climat en décembre pour s’être aligné sur la position américaine, hostile à des mesures contraignantes à court terme.
Au sommet des leaders économiques de Davos (Suisse) la semaine passée, M. Fukuda s’est engagé à faire pression pour que des objectifs chiffrés de réduction d’émissions de gaz à effet de serre soient adoptés par les huit pays les plus industrialisés au sommet du G8 présidé par le Japon en juillet à Hokkaido (nord).
Le chiffre de 50% de réduction d’émissions avancé par M. Fukuda correspond aux estimations du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec), pour qui une coupe de moitié des gaz à effet de serre d’ici 2050 s’impose pour contenir la hausse des températures à 2 degrés.
Cet objectif avait déjà été évoqué par la présidence allemande du G8 en 2007, mais n’avait pas été adopté par les pays du club (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada, Russie), en raison notamment de l’opposition de l’administration américaine.
Source : AFP