Avoir 20 ans au Japon est un événement en soi puisque c’est l’âge qui marque l’entrée dans l’âge adulte. Depuis 1948, il y a même un jour férié qui y est dédié le deuxième lundi de janvier : Seijin no hi, le jour de la majorité.
Comme dans un rite initiatique, tous les Japonais qui ont eu ou auront 20 ans durant l’année scolaire en cours (du mois d’avril au mois de mars) sont conviés à participer à une grande cérémonie (Seijin shiki) organisée par les municipalités.
A cette occasion, les filles portent traditionnellement le kimono à manches très larges et longues (furisode) et les garçons le hakama, un pantalon large et plissé porté par-dessus le kimono. On voit aussi de plus en plus de nouveaux adultes en robes et en costumes occidentaux. Après le discours solennel du maire, ces jeunes vont souvent arroser ensemble leur entrée dans le monde des adultes dans un karaoke, un bar ou une izakaya. En effet, c’est à cet âge qu’ils sont autorisés à consommer de l’alcool, mais aussi à fumer et à voter.
L’édition 2012 de Seijin no hi a cependant une saveur particulière. Dans les préfectures touchées par le tsunami, de nombreux jeunes avaient apporté avec eux des photos de leurs amis disparus dans la catastrophe. De plus, le gouvernement a annoncé que, pour la cinquième année consécutive, le nombre de nouveaux adultes avait encore chuté battant ainsi un nouveau record. Ils n’étaient que 1,22 millions à avoir 20 ans au premier janvier, soit seulement 0,96% de la population japonaise. Un taux alarmant qui relance les débats autour du problème du vieillissement du pays.