TOKYO – Le Premier ministre japonais Yasuo Fukuda a jugé mercredi « extrêmement regrettable » l’échec des négociations pour tenter de trouver un accord dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
« Malgré plus d’une semaine de pourparlers et d’efforts par les ministres à l’OMC, ils n’ont pu parvenir à un accord sur les modalités. C’est extrêmement regrettable », a déploré M. Fukuda dans une déclaration.
Le Japon estime qu’un accord mondial sur le commerce « contribuera à un développement sain de l’économie mondiale », a-t-il ajouté.
Le Japon était l’une des sept grandes économies (avec les Etats-Unis, l’Australie, le Brésil, la Chine, l’Union européenne et l’Inde) impliquées dans les négociations de Genève sur la libéralisation du commerce mondial.
Ces négociations ont échoué mardi après neuf jours, faute d’accord entre pays riches et certains pays en développement sur l’agriculture.
« C’est un énorme revers », s’est lamenté le ministre japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, Akira Amari, qui participait aux pourparlers.
« Il y a eu un moment où nous avons vu un accord prendre forme. Mais il est extrêmement décevant que nous ayions été incapables de parvenir à une conclusion alors que nous étions à un pas », a-t-il ajouté, cité par l’agence de presse Jiji.
La perspective d’un accord se heurtait à de vives résistances dans les milieux agricoles et politiques au Japon, car l’archipel aurait alors dû limiter les droits de douane exorbitants qu’il impose à l’importation de nombreux produits alimentaires, dont le riz, pour protéger ses paysans contre la concurrence étrangère.
Les agriculteurs sont traditionnellement choyés par le pouvoir au Japon car ils constituent un des viviers traditionnels de voix pour le Parti libéral-démocrate (PLD), la formation de droite qui gouverne le pays pratiquement sans interruption depuis le milieu des années cinquante.
A Genève, le directeur génral de l’OMC Pascal Lamy a déclaré que « le Japon doit ouvrir son agriculture » au commerce international pour qu’un accord mondial soit possible.
« C’est très difficile pour des raisons politiques, à cause des traditions et à cause des affinités politiques et du système électoral. Mais cela devra arriver », a-t-il affirmé à la télévision publique japonaise NHK.
AFP