Le véhicule à hydrogène (pile combustible) est en projet. La protection de l’environnement et la préparation de l’après-pétrole sont désormais la priorité du gouvernement japonais.
C’est au JHFC Park (Japan Hydrogen and Fuel Cell Demonstration Project), à Yokohama, à quelque 50 kilomètres de Tokyo, que le gouvernement japonais a installé, depuis déjà 7 ans, un institut de recherche afin de penser la “voiture du futur”. Il s’agit du Japan Automobile Research Institut (JARI). Le projet est financé par le gouvernement à hauteur de 150 millions de yens pour l’année 2008, mais qui coûte la bagatelle de 35 milliards de yens dans sa globalité. Participent à ce projet, bien entendu, les constructeurs japonais, à l’exemple de Nissan, Honda, et Toyota, mais aussi des constructeurs étrangers, à savoir General Motors (USA) et Mercedes Benz (Allemagne).
Avec un parc automobile de quelque 800 millions de voitures dans le monde, dont 10% se trouvent au japon, les responsables japonais veulent prendre leurs devants afin de parer à deux préoccupations qu’ils qualifient de majeures : la lutte contre le réchauffement climatique où 20% des émissions de gaz carbonique proviennent de l’automobile et se préparer à l’après-pétrole même si le prix du baril actuellement a fait flamber, ici au Japon, le litre d’essence qui a atteint les 180 yens. “Le combustible fossile va s’épuiser un jour ou l’autre et il est indispensable que l’homme soit prêt pour vivre avec d’autres ressources énergétiques”, souligne M. Hishashi Yano, directeur du centre de recherche, en expliquant l’urgence de remplacer l’énergie fossile par une énergie beaucoup plus propre afin de limiter les gaz à effet de serre qui mettent en danger la planète tout entière. Il s’agit de l’hydrogène qui ne dégage que de la vapeur. En termes techniques, le responsable a indiqué que le projet concerne “la pile combustible électrolyte et polymérique” qui sera installée dans la voiture. “Ce sera notre voiture écologique du futur”, a-t-il ajouté. Au JHFC, les expériences sur les voitures se poursuivent et même un centre et une pompe à hydrogène sont installés. S’il est vrai que les coûts de ce projet sont énormes, ses initiateurs maintiennent dur comme fer que dans moins de 10 ans, tout sera fin prêt. “En 2015, le gouvernement japonais devra prendre la décision de commercialiser le véhicule à pile combustible, d’autant que le projet avance également en Europe et aux USA”, a également indiqué le responsable du centre de recherche qui relève l’implication totale des constructeurs automobile dans les expériences de transformation des moteurs à essence et gasoil vers des mécanismes à hydrogène.
Quant aux coûts de production, M. Hishashi a déclaré que cela avoisinerait les 50 millions de yens. “C’est 20 à 30% plus cher qu’un véhicule normal”, a-t-il relevé tout en espérant que d’ici sa mise sur le marché, ces estimations seront revues à la baisse. Cependant, ce projet qui voit son côté pratique avancer à grands pas, nécessite de profonds changements dans les législations d’abord et dans les infrastructures ensuite. “Il faut d’abord modifier les lois au japon, les voitures hybrides qui existent actuellement ne posent pas de problèmes, mais pour les véhicules à pile combustible, il y a une loi qui protège les gaz comprimés”, a ajouté le responsable qui relève que la question de la sécurité est très importante dans le projet. “On s’inquiète des cas d’explosion. Il faut ainsi parvenir dans les prochaines années à modifier les lois car celles d’aujourd’hui concernent le combustible fossile, mais ce sera sans doute une grande révolution dans l’énergie”, dit-il avant de rassurer que cette nouvelle technologie n’a pas de réaction nucléaire mais tout simplement chimique. Ensuite, il s’agira d’installer un peu partout dans le pays des stations d’hydrogène. Ce qui n’est pas chose facile dès lors que la station qui se trouve en expérimentation à Yokohama nécessite des mesures de sécurité et parasismiques sérieuses qui coûtent assez cher.
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