Le ministre japonais des Finances, Yoshihiko Noda, a déclaré vendredi que son pays était prêt à acheter davantage d’obligations du Fonds européen de stabilité financière (FESF) si nécessaire.
M. Noda a fait cette proposition au lendemain d’un sommet extraordinaire des dirigeants de la zone euro à Bruxelles, qui se sont mis d’accord sur un nouveau plan d’aide de près de 160 milliards d’euros pour sauver la Grèce et empêcher une contagion de la crise de la dette, au risque toutefois de provoquer un défaut de paiement du pays.
Le Japon a investi quelque 2,5 milliards d’euros lors des trois premières émissions lancées par ce fonds depuis le début de l’année et destinées à aider l’Irlande et le Portugal, autres pays lourdement endettés de la zone euro.
Nous voulons continuer au même rythme si cela peut aider à stabiliser les économies de l’Union européenne, a expliqué M. Noda lors d’une conférence de presse.
Le Japon est le deuxième plus important détenteur mondial de devises après la Chine. L’Union européenne constitue son quatrième partenaire commercial, après la Chine, les Etats-Unis et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean).
La situation en Grèce inquiète le Japon car une faillite de ce pays pourrait entraîner de graves conséquences, en premier lieu sur d’autres pays de la zone euro en difficulté (Portugal, Irlande, Espagne, Italie) mais par ricochet sur l’ensemble de la planète finance.
Beaucoup craignent un nouveau Lehman Brothers, la banque américaine dont la faillite mi-septembre 2008 avait déclenché la crise financière mondiale.
Grand pays exportateur, le Japon pâtit aussi de la baisse de la valeur de l’euro, fragilisé par les problèmes d’endettement de plusieurs de ses pays membres. L’euro a côté jusqu’à moins de 110 yens début juillet, contre autour de 115 yens lors des semaines précédentes et plus de 160 yens avant la crise financière internationale de 2008-2009.
Cette faiblesse réduit la valeur des revenus réalisés en zone euro par les entreprises japonaises, lors de leur conversion en yens.
Cette vigueur de la devise nippone, également marquée face au dollar, n’arrange pas les autorités japonaises qui comptent sur l’activité exportatrice des firmes du pays pour relancer la troisième puissance économique mondiale.
Le Japon est sombré en récession au premier trimestre, au moment du passage d’un tsunami géant le 11 mars qui a dévasté le nord-est du pays et entraîné un accident nucléaire à la centrale Fukushima Daiichi (220 km au nord-est de Tokyo).