Shinzo Abe, Premier ministre du Japon depuis le 26 décembre 2012 est en faveur d’un redémarrage du nucléaire. Il souhaite revoir le plan de l’ancien Premier ministre Yoshihiko Noda, qui prévoyait d’arrêter complètement le nucléaire d’ici à 2040.
En effet, le nouveau gouvernement est majoritairement en faveur de la relance du nucléaire. Toshimitsu Motegi, ministre de l’économie, a annoncé officiellement une révision de l’engagement de Yoshihiko Noda. Quant au Premier ministre actuel, il souhaite poursuivre les investigations sur la catastrophe du 11 mars 2011 et prendre une décision rapide sur la relance des 48 réacteurs arrêtés. Obuteru Ishihara a été nommé ministre de l’environnement et chargé de la catastrophe nucléaire. Shinzo Abe s’est rendu dans la préfecture de Fukushima et a annoncé le plan prévu par les autorités pour aider les producteurs locaux à regagner la confiance du pays. Il a également mené une conférence de presse, a parlé aux résidents du village de Kawauchi et a écouté leurs plaintes et suggestions. Il souhaite montrer sa détermination pour redresser le pays et aider la région à se sortir de la catastrophe, autant radioactive qu’économique.
Shinzo Abe se montre plein d’ambition, mais ses plans pourraient être remis en question. Les experts de l’Autorité de Régulation du Nucléaire (ARN) ont fait savoir ce 25 décembre que la centrale nucléaire de Higashidori (au nord de l’île Honshu) aurait été bâtie sur une zone sismique active. Le 10 décembre, le sismologue Kunihiko Shimazaki avait annoncé vouloir poursuivre ses investigations sur les centrales de Tsuruga, Kashiwazaki-Kariwa (la plus grande au monde), ainsi que sur celle de Hamaoka. Elles pourraient également être construites sur des zones sismiques à risques. Toutes ces découvertes récentes sont un frein pour le nouveau Premier ministre, et inciteraient les compagnies d’électricité à revoir la résistance de leurs centrales, voire les fermer. Pourtant, certaines compagnies, déterminées à relancer le nucléaire, contestent déjà les propos de l’ARN.
Sofia Ababou – sources: The Daily Yomiuri, Le monde