Alors qu’il l’avait écourtée en février dernier, le Japon a annoncé mardi 4 octobre que la campagne de pêche à la baleine en Antarctique aura bien lieu cette année. Elle devrait être lancée d’ici quelques semaines malgré l’opposition de nombreux pays comme l’Australie et les actions toujours plus radicales menées par les associations écologistes. Michihiko Kano, le ministre de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche leur a d’ailleurs adressé un avertissement : « le Japon va conduire sa campagne de recherche sur les baleines en renforçant les mesures contre les actes de sabotage, ce qui inclura le déploiement de navires d’escorte. »
Mais la contestation ne cesse de s’accroitre. En 2008, deux militants de Greenpeace avaient mis à jour un immense trafic de viande de baleine : pêchés sur les quotas scientifiques, les cétacés étaient en fait voués à la consommation. En effet, bien que la pêche commerciale soit interdite depuis 1986, la Commission Baleinière Internationale tolère la pêche scientifique mais recommande désormais « [qu’] elle se limite uniquement à des méthodes non-létales. »
Pourtant l’Archipel tue chaque année plus de 900 spécimens. « Le Japon voudrait à terme reprendre la pêche marchande de baleines. A cette fin, nous devons continuer la recherche scientifique », a expliqué Michihiko Kano. Un argumentaire qui ne convainc absolument pas les défenseurs du mammifère marin. L’association Sea Shepherd, dont un navire avait coulé après une collision avec un baleinier japonais l’année dernière, a déjà répliqué. Elle a annoncé la mise en place de l’opération « vent divin », la traduction du mot japonais « kamikaze ».
Tristan Lavier, correspondant Japon-infos à Tokyo