Les équipes de secours s’affairaient sous une pluie et un brouillard intenses jeudi dans le nord du Japon, à la recherche de victimes du puissant séisme qui a fait au moins une centaine de blessés dans la nuit de mercredi à jeudi.
Le tremblement de terre, de magnitude 6,8 sur l’échelle ouverte de Richter, a frappé peu après minuit les préfectures d’Iwate et d’Aomori, dans le nord de l’île principale de Honshu, une région montagneuse déjà affectée le 14 juin par un séisme de magnitude 7,2 qui avait fait 13 morts et 10 disparus.
Partout dans la région, des vitres ont volé en éclats, des corniches se sont écroulées et des canalisations et des lignes électriques ont été endommagées, privant de courant plus de 10.000 personnes. Des glissements de terrain ont en outre coupé des routes stratégiques sur la côte Pacifique de Honshu.
La catastrophe a fait 95 blessés, dont 22 graves, selon un bilan officiel provisoire. Les blessés graves ont, pour la plupart, été victimes de fractures en étant projetés au sol ou en tombant dans les escaliers pendant la secousse.
La chaîne de télévision publique NHK a pour sa part dénombré 110 blessés.
Des hélicoptères militaires ont commencé jeudi à l’aube à sillonner le ciel dans cette région célèbre pour ses champs de myrtilles et ses sources thermales, pour tenter de repérer d’éventuels survivants bloqués. Mais leur tâche était compliquée par la faible visibilité et la pluie battante.
Une cellule de crise a été mise en place par le gouvernement central à Tokyo, où la secousse a fait longuement tanguer les immeubles dans la nuit bien que cette ville se trouve à quelque 500 km de l’épicentre.
« J’étais sur le point de m’endormir. Comme tout le monde, je me suis inquiété », a raconté le premier ministre Yasuo Fukuda, qui a promis de prendre « rapidement les mesures appropriées » pour faire face au désastre.
« Mais il semble que la zone soit actuellement sous le brouillard et il est difficile d’évaluer la situation depuis les hélicoptères. Nous aimerions que les choses se clarifient le plus vite possible », a-t-il ajouté.
Le tremblement de terre a réveillé en sursaut les habitants de presque toute la moitié nord-orientale du Japon. À Sendai, la plus grande ville du nord de Honshu, un petit entrepreneur de 40 ans, Yasutoshi Hanei, a raconté qu’il se trouvait dans une librairie quand les bandes dessinées ont soudainement commencé à jaillir toutes seules hors des étagères.
« On se sentait comme à l’intérieur d’un broyeur », a-t-il témoigné.
Une première réplique au séisme, de magnitude 5,0 sur l’échelle de Richter, s’est produite jeudi à 11H28 (02H28 GMT), selon l’Agence météorologique.
Les sismologues ont toutefois estimé que le nombre de répliques ressenties devrait être faible, la secousse initiale s’étant produite à une grande profondeur (120 km sous la surface du sol).
Situé à la jonction de quatre plaques tectoniques, le Japon subit chaque année des milliers de tremblements de terre. La solidité des constructions et la bonne préparation de la population permettent toutefois généralement de limiter le nombre de victimes, même en cas de séisme très violent.
« On nous a signalé de nombreux blessés mais pour le moment, aucun décès », s’est félicité un responsable des pompiers de Hachinohe, ville située au coeur de la zone la plus fortement secouée.
Harumi Ozawa
Agence France-Presse
Ichinoseki, Japon