Les services de renseignement ont depuis toujours et sous des formes diverses pris une grande place dans le gouvernement et l’armée au Japon. Changement de dénominations et manques d’informations rendent difficile une très bonne connaissance des différentes agences japonaises, petite présentation des services de renseignement du pays du Soleil Levant.
La formation atypique des agences de renseignement japonaises, avec une répartition du renseignement intérieur et extérieur assez différente des agences occidentales, ainsi que le « mystère » qui entoure l’emploi et la formation de ces agences peuvent surprendre.

L’organisation de ces agences souvent interdépendantes correspond probablement aux critères de productivité maximale généralement primordiale au Japon, et à la volonté de créer un organe de surveillance complet capable d’échanger des informations et de prendre des décisions avec des délais minimums.

Le contrôle des forces de sécurité et de l’échange de l’information, est sûrement conditionné par la volonté du gouvernement d’afficher une pseudo-transparence vis-à-vis d’un peuple traumatisé par la seconde guerre mondiale et qui souhaite éviter tout conflit. Cependant, le gouvernement change fréquemment le nom de ses agences, et la formation administrative de leur contrôle pour éviter que les mouvements pacifistes assez populaires au Japon aient tendance à y « fourrer leur nez ».

L’accès au renseignement extérieur donné aux agences comme le Security Bureau qui semblerai, à priori, plus centré sur la sécurité intérieure, peut s’expliquer par la crainte du gouvernement du pays du soleil levant, des menaces venant des groupes « d’extrême-droite » nostalgiques de la période impériale, nombreux au Japon, mouvements qui sont probablement alimentés de près ou de loin par la Corée du Nord dans des buts obscurs.

Le service de renseignement central japonais, est le Naicho (Naikaku Chosashitsu Betsushitsu ou Bureau de Recherche du Cabinet), et fait parti du Cabinet du Premier Ministre. Sa principale activité serait de renseigner, grâce à de nombreux experts de l’agence, les différents ministères et services gouvernementaux sur l’actualité mondiale en collaborant avec les autres agences de renseignement, nationales ou alliées, et travaillerait principalement sur la région Pacifique, mais également à l’intérieur du Japon, permettant à son ministère de tutelle de prévenir toutes crises internes au pays.

La Force d’Auto-Défense Japonaise (JSDF), forte de 240 000 hommes, et d’un budget annuel d’environ 40 milliards de dollars (1% du PIB), est sous la tutelle de l’Agence de Défense Japonaise (JDA ou Bôeichô), agence gouvernementale civile directement dirigée par le Premier Ministre (actuellement M. Junichiro KOIZUMI), et par le Conseil de Sécurité qui comprend également le Ministre des Affaires Etrangères (actuellement M. Yoriko KAWAGUSHI), le Ministre des Finances (actuellement M. Sadakazu TANIGAKI), le Secrétaire Principal du Cabinet (actuellement M.Yasuo FUKUDA), le Président de la Commission Nationale de la Sécurité Publique (NPSC) (actuellement M. Kiyoko ONO), et le Directeur Général de la JDA (actuellement M. Shigeru ISHIBA). Cette force armée est divisé en trois armes distinctes, la Ground Self-Defense Force (JGSDF) en tant qu’Armée de Terre, la Maritime Self-Defense Force (JMSDF) en tant que Marine, et l’Air Self-Defense Force (JASDF) en tant qu’Armée de l’Air.

Le Bureau du Renseignement de la Défense (DIO ou Jouhou Honbu), dont le personnel est réparti à la JDA et au Ministère des Affaires Etrangères, est chargé de la collecte et de l’analyse du renseignement principalement dans un but stratégique militaire, mais également afin de renseigner le Ministère des Affaires Etrangères et le gouvernement Japonais. Une division du DIO nommée « Division Renseignement » (Intelligence Division), est chargée du renseignement intérieur, l’autre composante principale du DIO nommée « Division de Planification Internationale » (International Planning Division), est chargée du renseignement extérieur.

Le Defense Intelligence Headquarters (DIH), regroupe les informations relayées par les services de renseignement de chaque arme, et de l’Unité de Commandement du Fichier Central (Central Data Command Unit). Le DIH est divisé en 5 unités collaborant avec tous les services de renseignements militaires japonais et alliés : Un service administratif chargé également de la logistique du DIH. La « Planning Division » probablement en charge des missions HUMINT. La Division Imagerie, chargée de corréller et d’analyser des données principalement satellitaires ou aériennes des différents producteurs et collecteurs de renseignement alliés. La Division SIGINT qui est la plus importante de la DIH, possède plusieurs installations de reception, et d’analyse des signaux, et collabore activement à l’alliance UKUSA, comme dans le cadre de la base Américano-Japonaise de Misawa. La Division Analyse, composée d’experts et de consultants dans tous les domaines relatifs au renseignement.

La JGSDF possède son propre service de renseignement rattaché au DIH, et composé principalement de la Division d’Investigation Nibetsu, du 101ème Bataillon d’Enquête (101st Survey Battalion), et coopère avec la Division de Planification Internationale du DIO.

La JMSDF possède également son service de renseignement rattaché lui aussi au DIH, nommé JMSDF Fleet Intelligence Command, plusieurs bases de ce service sont réparties dans tout le Japon, mais le quartier général est abrité par le Command Fleet Activities of Yokosuka, de l’US Navy, sur la base navale de Yokosuka (une visite virtuelle de la base de Yokosuka est disponible, mais il n’est pas fait mention du service de renseignement Japonais).

La JASDF possède elle aussi son service de renseignement rattaché au DIH, nommé JASDF Intelligence Division, spécialisé dans la collecte et l’analyse de données satellitaires et aériennes. Une unité de reconnaissance aérienne, nommée Tactical Reconnaissance Group, lui est rattachée.

Le Chobetsu est un service chargé de l’interception des signaux, et remplie principalement des missions de renseignement militaire. Le Chobetsu recueille en particulier les signaux émis depuis le Japon, et l’Asie Orientale, et donc tout particulièrement ceux de la Corée du Nord.

Le Security Bureau, de la National Police Agency (NPA), regroupe et analyse les informations susceptible d’indiquer des menaces à la sécurité publique, et conseille la NPA sur les actions et investigations à lancer afin de les contrer. Le Security Bureau apporte lui aussi une attention toute particulière à la Corée du Nord, et à l’eventuelle présence d’agents Nord Coréens sur le territoire Japonais.

L’ Intelligence and Analysis Bureau du Ministère des Affaires Etrangères, est chargé de collecter et analyser des informations sur les différents acteurs de la scène politique mondiale, afin d’aider à la mise en place de la politique diplomatique japonaise.

La Public Security Intelligence Agency, a pour rôle, selon le Ministère de la Justice auquel elle est rattachée « La prévention des activités de subversion, la collecte, l’analyse et l’évaluation de données et informations des affaires internes et externes » et donc, le contre-espionnage.

Confidentiel.net

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