Les survivants des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki vivant au Brésil ont lancé une campagne pour demander une minute de silence à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Rio de cet été.
Le 20 juin, l’Association pour la Paix des survivants de la bombe atomique au Brésil (Hibakusha Heiwa Kyokai) et des groupes anti-nucléaires locaux ont lancé une campagne pour demander à ce qu’une minute de silence soit observée à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Rio.
Cette cérémonie commencera le 5 août à 20h, ce qui coïncide avec le début d’un service commémoratif qui se tiendra à Hiroshima le 6 août à 8h (heure japonaise). Pendant ce service à Hiroshima, une minute de silence est observée chaque année à 8h15, l’heure à laquelle la bombe atomique a été lâchée sur Hiroshima le 6 août 1945.
L’association a écrit sa demande en cinq langues, dont le japonais et le portugais, et l’a postée sur Internet. Le groupe, basé à São Paulo, demande aux gens du monde entier qui verront le message de le relayer par mail ou courrier à Thomas Bach, le président du CIO (Comité international olympique).
L’élément déclencheur de cette demande fut la réponse envoyée mi-juin dernier par Christophe De Kepper (directeur général du CIO) au maire d’Hiroshima Kazumi Matsui, après que celui-ci ait fait une demande similaire. L’email de réponse disait que le CIO allait mettre en place dans le Village Olympique un endroit pour que les gens puissent pleurer leurs « êtres chers », sans pour autant spécifier qui sont les êtres chers en question. La réponse disait aussi que le CIO allait réserver du temps au cours de la cérémonie de clôture pour prier pour eux. Aucune mention de la cérémonie d’ouverture.
« Ce serait un signe fort si les gens d’Hiroshima, du Brésil et du monde entier observaient tous une minute de silence au même moment », a déclaré Junko Watanabe, le directeur de l’association, âgé de 73 ans. « Nous espérons que tout le monde pleurera pour toutes les victimes des guerres à travers le monde, et priera pour faire de ce monde un monde pacifique dans lequel il n’y aurait ni armes nucléaires ni actes de terrorisme ».
« Nous ne pouvons pas ignorer la coïncidence incroyable [de ce timing] », a déclaré le groupe des survivants. Pour information, en mars dernier 118 survivants des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki de 1945 résidaient au Brésil.