Des chercheurs japonais ont réussi, mardi 12 mars, à extraire des fonds sous-marins du gaz d’hydrate de méthane, également appelé « la glace qui brûle », qui pourrait permettre au Japon, pays pauvre en ressources naturelles, de combler sa pénurie énergétique.
C’est à 80 kilomètres des côtés de la péninsule d’Atsumi dans les eaux de la préfecture d’Aichi, au centre de la côte sud de l’île de Honshû, qu’a eu lieu l’extraction. L’expérience réalisée à 330 mètres en sous-sol sous 1 000 mètres de profondeur marine est la première du genre à réussir. « Des préparatifs étaient en cours depuis des années et le test a débuté ce matin » a déclaré mardi à la presse le ministre de l’industrie, Toshimitsu Motegi.
Cette expérience, conduite par la société nationale Jogmec et l’Institut des sciences et techniques industrielles avancées, consiste à provoquer une chute de pression pour récupérer le gaz enfermé avec de l’eau sous forme cristallisée dans les sédiments superficiels des eaux océaniques profondes.
Cette extraction réussite laisse entrevoir pour le Japon une nouvelle solution à sa pénurie énergétique. Selon certaines estimations, le Japon qui est contraint d’importer 95% de son énergie détiendrait pour un siècle ou plus de consommation d’hydrates de méthane. Les fonds sous-marins des eaux territoriales japonaises le long de la côte sud, à eux seuls, en hébergent une quantité avoisinant dix ans de besoins en gaz pour l’archipel.
Le projet d’étude issu d’un consortium en 2001 en vue d’exploiter cette ressource, prévoyait le test d’extraction qui vient d’être réalisé, ainsi qu’un deuxième entre 2014 et 2015.
Le gaz extrait des hydrates de méthane pourrait constituer le nouvel enjeu d’une politique énergétique. Théoriquement adaptable au transport sur de longues distances, il demande des conditions de température et de pressions, nécessaires à sa stabilité, moins draconienne que celles requises pour le gaz naturel liquéfié (GNL). Il pourrait à terme concurrencer ledit GNL, voire le gaz de schiste.