Le 24 juillet 2015, le logo final des Jeux Olympiques (JO) de Tôkyô 2020 était dévoilé au monde entier. Ce nouvel emblème a fait le tour de la planète en quelques heures et ne semble pas être apprécié de tous, d’autant plus que certains crient maintenant au plagiat. Notre spécialiste en arts appliqués revient sur le sujet…
Nous ne nous attarderons pas sur le discours tenu par le Comité Organisateur au sujet de la signification de ce nouveau logo, vous trouverez cet explicatif dans tous les grands médias qui ont su faire un excellent copié-collé sans vraiment chercher plus loin. Intéressons nous donc directement aux origines des inspirations du designer de cet emblème : Kenjiro Sano.
Premièrement, revenons au JO de Tôkyô de 1964, vous connaissez certainement tous cet emblème avec le rond rouge et les anneaux olympiques en doré. Le rond rouge est mondialement connu pour représenté le soleil (levant) du Japon « Hinomaru« . Il est présent sur le drapeau national et officiellement adopté par l’Archipel en 1870 pendant l’ère Meiji.
Deuxièmement toujours en rapport avec les JO de Tôkyo de 1964, cherchons l’origine et les créateurs des visuels de cet événement. Sans difficulté, nous retrouvons les graphistes japonais qui ont travaillé à leur élaboration et retiendrons trois noms :
- Kamekura Yûsaku (designer du logo et de l’affiche des JO de Tôkyô de 1964)
- Ikkô Tanaka (membre de l’équipe chargée de la communication)
- Katsumie Masaru (designer des pictogrammes des JO de 1964).
En tapant les noms de ces designers graphiques sur internet, il est facile de trouver leurs différents travaux. Parmi ces productions, une mérite toute notre attention par rapport au logo des JO 2020. Nihon Buyo affiche réalisée par Ikkô Tanaka en 1981 pour l’UCLA Asian Performing Arts Institute.
Alors que penser de ces similitudes ?
Simplement qu’avant de crier au scandale et de revendiquer la paternité d’une image, les designers devraient repenser à leur processus de création qui engage pour une partie la recherche d’idées à travers le travail d’autrui. En tant que professionnel, ils savent qu’une image est universelle et ils ne devraient pas s’étonner de retrouver des similitudes avec leurs créations. Une idée peut-être matérialisée à deux endroits dans le monde (et même plus) et à différents moments sans jamais qu’il n’y ait eu de de contact auparavant.
En ce qui concerne le manque de reconnaissance des designers qui se sentent plagiés, pour le coup, cette occasion est unique et ils devraient tirer intelligemment profit de cette publicité mondiale et gratuite pour développer leur notoriété.