TOKYO – Le chef de l’opposition japonaise, fort de son récent triomphe électoral, a éconduit mercredi l’ambassadeur des Etats-Unis au Japon en refusant d’appuyer la mission de soutien logistique apportée par Tokyo aux forces américaines dans l’océan Indien dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme ».
Au lendemain du scrutin sénatorial du 29 juillet, l’ambassadeur des Etats-Unis, Thomas Schieffer, avait sollicité urgemment une entrevue avec le vainqueur, le chef du Parti démocrate du Japon (PDJ) Ichiro Ozawa, pour tenter de le convaincre du bien-fondé de la mission de ravitaillement nippone dans l’océan Indien.
Cette opération consiste à ravitailler les navires américains et alliés engagés dans les opérations « antiterroristes » en Afghanistan.
M. Ozawa a réaffirmé qu’il n’était pas contre la participation du Japon à des missions à l’étranger mais à condition qu’elles soient autorisées par les Nations unies.
« Si nous étions en mesure de prende une décision, j’ai le regret de dire que le Japon ne participerait pas à une opération conduite par les forces américaines », a déclaré M. Ozawa à son hôte.
« Cependant, le Japon participerait activement à une opération de maintien de la paix autorisée par les Nations unies », a ajouté M. Ozawa.
La rencontre de 45 minutes a lieu au siège du Parti démocrate, et non à l’ambassade, notent les observateurs.
La loi instaurant la mission japonaise dans l’océan Indien arrive à échéance le 1er novembre.
Le Premier ministre Shinzo Abe a pour priorité diplomatique de proroger cette législation d’un an, au nom de l’alliance de sécurité avec les Etats-Unis, mais il risque de se heurter à l’obstruction de l’opposition qui contrôle le Sénat depuis la fin juillet.
La coalition de M. Abe jouit d’une majorité écrasante à la Chambre des députés, qui a le plus de poids, et il peut imposer les lois qu’il juge cruciales.
Mais, de facto, le Premier ministre conservateur devra composer avec l’opposition, qui pourra présenter ses propres contre-propositions de loi et déposer des motions de censure.
Source : AFP