TOKYO (Reuters) – Un nouveau scandale a éclaboussé mardi le gouvernement du Premier ministre japonais Shinzo Abe au moment même où se réunissait le Sénat issu des élections du 29 juillet, marquées par une cinglante défaite du Parti libéral démocrate (PLD) d’Abe.
Pour la première fois en plus d’un demi siècle, une personnalité extérieure au PLD a été élue mardi à la présidence du Sénat, en la personne de Satsuki Eda, membre du Parti démocrate.
Le ministre de la Justice, Jinen Nagase, a reconnu avoir reçu l’an dernier de l’argent d’un groupe rural recrutant des stagiaires étrangers alors que lui-même avait donné des avis sur des octrois de visas. Il a par la suite restitué les fonds qu’il avait considérés comme une donation.
« J’accepte habituellement l’argent qui m’est donné pour me soutenir », a expliqué Nagase lors d’une conférence de presse. « Je ne pense pas que l’argent soit suspect. »
Abe, dont la cote de popularité est tombée à 27%, selon un sondage du Yomiuri Shimbun, a l’intention de remanier son gouvernement, frappé par une série de scandales avec le suicide d’un ministre et la démission ou le limogeage de trois autres, accusés pour la plupart d’irrégularités de financement.
Le Premier ministre, arrivé au pouvoir en septembre, n’a pas été contraint à la démission après les élections parce qu’il dispose toujours d’une forte majorité à la chambre basse.
Il a repoussé des appels à la démission en annonçant qu’il avait bien l’intention de mener à terme des réformes.
Tout texte de loi rejeté par le Sénat peut être adopté par la chambre basse, mais au prix de procédures faisant traîner les choses en longueur. En outre, le Sénat peut opposer son veto à certaines nominations importantes, comme celle du gouverneur de la banque centrale.
Ichiro Ozawa, dirigeant du Parti démocrate du Japon (PDJ, principale formation d’opposition), mise sur l’impulsion donnée par les sénatoriales pour tenter d’obtenir des élections anticipées à la chambre basse et mettre fin à cinq décennies de domination de la vie politique par le PLD.
Chisa Fujioka
Source : LeMonde.fr