Le samedi 23 août, plus de 3000 manifestants se sont rassemblés à la ville de Nago, autour du camp militaire Schwab, pour manifester contre le relocalisation de la base aérienne de Futenma, sur les côtes d’Henoko dans la préfecture d’Okinawa.
La base aérienne de Futenma est initialement située dans la ville de Ginowan au sud d’Okinawa. Il est prévu qu’elle soit relocalisée sur les côtes d’Henoko un peu plus au nord, et cela contre l’avis de la population. Entre 3500 et 3600 manifestants se sont rassemblés samedi 23 août sur les collines de Nago entourant le camp militaire Schwab pour protester contre cette mesure. Parmi eux, certains sont même venus d’Hokkaïdo, une trentaine de bus ont été utilisés pour ce rassemblement. L’initiative a été organisée par des groupes pacifiques de la région.
Des personnalités politiques comme le maire de Nago, Susumu Inamine, ont exprimé leur désaccord face à la politique de militarisation de Shinzô Abe, récoltant un fort soutien de la part des manifestants. Le gouverneur d’Okinawa, Hirokazu Nakaima, a par contre été la cible de fortes critiques pour avoir donné son feu vert à cette relocalisation l’an dernier.
Cette manifestation tombe très mal pour le gouvernement Abe en vue des élections de novembre pour élire un nouveau gouverneur à Okinawa. Hirokazu Nakaima, qui est aux commandes depuis presque 8 ans, risque très probablement de ne pas reprendre sa place, et le gouvernement craint que son remplaçant n’entrave le déroulement du projet. C’est pourquoi Tôkyô s’est engagé dans une course contre la montre afin de terminer au plus vite les étapes préliminaires à cette relocalisation. Les autorités ont envoyé plus de 100 bateaux dans la zone afin de garder le contrôle. La population se plaint d’ailleurs de la violence des garde-côtes afin de déloger les manifestants.
Cependant, cela est loin de décourager la population d’Okinawa. Hiroshi Ashitomi, l’un des leaders des mouvements pacifiques, a déclaré : « Le gouvernement d’Abe peut continuer à faire pression, mais nous n’abandonnerons pas pour autant ».
Shinzo Abe désire l’indépendance militaire du Japon mais n’est pas contre la présence dans l’archipel Ryukyu de soldat-e-s états-unien-ne-s.
Effectivement, Okinawa est la clé de voûte de la défense militaire nipponne. Mais le cas d’Henoko fait écho à une pluralité d’enjeux spécifiques au Japon : défense, maitrise du sol, aménagement d’une zone périphérique…
Les locaux comptent beaucoup sur cette relocalisation (à défaut d’une délocalisation) pour pouvoir mieux gérer leur urbanisme. Une commune comme Ginowan a une densité de population supérieure à celle du quartier de Chioda à Tôkyô…
Cependant, le cas de figure de Henoko renvoie à une autre réalité okinawaïenne : celle du « développement ». Sur l’île principale d’Okinawa, nous avons une côte Ouest massivement urbanisée et peuplée, ponctuée de plages artificielles et de grands hôtels. Le gouvernement a libéré beaucoup de fonds publics pour aménager cette partie de l’île. En contre partie, la côte Est de l’île est mise à disposition des activités militaires étasuniennes : large zone maritime et aérienne réservée, immenses bases au nord notamment. Où se trouve Henoko, par ailleurs…
Je me coucherai moins bête, désormais…
et c’est moche ce coté :(‘