Le procès de la secte Aum Shinrikyô à l’origine de l’attentat du métro de Tôkyô, est relancé suite au jugement de l’un de ses membres, Makoto Hirata le 16 janvier dernier.
19 ans après l’attentat au gaz sarin du métro de Tôkyô en 1995, qui fit douze victimes et blessa 5500 personnes, la secte Aum Shinrikyô continue de faire parler d’elle. Le 16 janvier dernier commençait le procès de Makoto Hirata, ancien membre de l’organisation, qui s’était lui-même rendu à la police en 2012. M. Hirata était, avec Katsuya Takahashi arrêté peu après, le dernier fugitif de la secte encore en fuite. Au total, 189 adeptes ont été arrêtés et 13 membres sont aujourd’hui condamnés à la pendaison, parmi lesquels le gourou Shôkô Asahara.
Véritable ennemi public n°1 du Japon, l’extravagant chef d’Aum Shinrikyô, jugé coupable de 13 crimes dont l’attentat du métro de Tôkyô et condamné à mort en 2004, survit grâce au procès de son organisation qui n’en finit pas. En effet, certains membres devaient apparaître comme témoins au procès de Makoto Hirata, reportant ainsi une fois de plus les exécutions. Suspecté dans un premier temps d’avoir séquestré un membre de la secte, ce dernier n’était pas accusé d’avoir participé à l’attentat. Mais des témoignages affirment qu’il aurait rejoint le groupe d’intervention quelques jours auparavant et aidé à entraver l’enquête de police la veille de celui-ci, brouillant les pistes quant à sa complicité. « J’ai été surpris en apprenant qu’il était impliqué » avoue le chauffeur de l’opération, Sugimoto Shigeo. « Je pensais que si ça avait été le cas, il aurait du le faire beaucoup plus tôt« .
Les procès autour de la secte Aum Shinrikyô verrouillent par ailleurs tout débat sur la peine de mort au Japon. Pratiquée dans des cas de meurtres multiples avec circonstances aggravantes, 65 exécutions ont eu lieu depuis 2000. D’après un sondage mené par le gouvernement en 2010, 85,6% des japonais se déclarent favorables à cette sentence. Ces résultats témoignent du traumatisme profond engendré par les attentats du métro de Tôkyô, et ne sont pas susceptibles de changer tant que les coupables ne l’auront pas payé de leur vie.