TOKYO (AFP) — Le Japon a fait pression sur la Chine pour qu’elle améliore les normes sanitaires de ses produits alimentaires jeudi après une série d’intoxications alimentaires causées par des raviolis chinois contenant de l’insecticide.
Le gouvernement du Japon a tenu une réunion exceptionnelle consacrée à cette intoxication, dont les télévisions japonaises font leur gros choux gras depuis sa révélation mercredi.
Treize personnes sont tombées malades au Japon depuis début janvier, dont une fillette de cinq ans hospitalisée dans un état sérieux, après avoir mangé des raviolis appelés « gyozas », fabriqués surgelés en Chine, selon le ministère de la Santé.
Le journal Mainichi affirmait toutefois dans son édition de jeudi soir que 72 personnes de 17 départements japonais différents avaient contacté les autorités pour des problèmes de santé après avoir mangé ces raviolis.
« Nous voulons que les autorités chinoises enquêtent sur ce qui s’est passé », a déclaré le numéro deux du gouvernement japonais, Nobutaka Machimura, lors d’une conférence de presse.
La Chine est le deuxième fournisseur alimentaire du Japon, derrière les Etats-Unis.
« Nous refusons de penser que d’autres pays pourraient avoir des normes de sécurité différentes » de celles du Japon, sous-entendu moins bonnes, a ajouté M. Machimura.
La société japonaise important les gyozas incriminés, Japan Tobacco Foods, avait annoncé mercredi que des traces d’un insecticide, le methamidophos, avaient été trouvées dans des raviolis et sur leurs emballages, et qu’il rappelait l’ensemble de ces produits.
Les paquets de gyozas surgelés avaient été fabriqués dans une usine de la société chinoise Tianyang Food Processing, basée dans la province chinoise de Hebei (nord-est).
Les autorités chinoises ont toutefois affirmé que l’entreprise mise en cause avait procédé à une inspection sur ses gyozas, en préalable à leur exportation vers le Japon et avant que les victimes ne tombent malades.
« Les producteurs avaient procédé à des tests sur le gingembre et le choux contenu dans les raviolis pour vérifier qu’ils ne contenaient pas d’insecticide, et en avaient conclu qu’ils étaient normaux », a expliqué Liu Jianchao, un porte-parole gouvernemental.
M. Liu a néanmoins ajouté que les autorités du pays avaient ordonné à l’entreprise de stopper sa production de gyozas jusqu’à nouvel ordre.
L’agence chinoise chargée de la sécurité alimentaire s’est dite en outre « vivement préoccupée » et a lancé une enquête, promettant une « publication rapide » des résultats.
Les questions de sécurité alimentaire sont très sensibles au Japon. Les affaires de produits chinois frelatés révélées l’an passé, au niveau mondial, avaient été amplement reprises et commentées par les médias japonais.
En dehors de la nourriture chinoise, plusieurs affaires ont éclaté au Japon ces derniers mois autour de la mauvaise qualité réelle ou supposée de certains aliments, poussant le gouvernement à annoncer des mesures pour renforcer les contrôles.
AFP