Le Centre d’Etudes Japonaises (CEJ) organise un séminaire le jeudi 9 février 2017. Dirigé par Pauline Cherrier, il sera ouvert à tous les étudiants afin de les sensibiliser aux thèmes de recherche sur le Japon contemporain, et de diffuser les méthodes de recherches sur les civilisations orientales.
Tout étudiant est invité à participer, et peut demander à valider ce séminaire à condition de s’engager à un travail préparatoire et à des recherches supplémentaires dans la méthodologie de travail du chercheur, ainsi qu’une présentation lors de la séance finale prévue le 11 mai 2017.
Pauline Cherrier, chercheur à l’Université d’Aix-Marseille, s’intéresse de longue date à l’immigration des brésiliens au Japon.
Les populations brésiliennes immigrées au Japon, parfois d’origine japonaise, se sont installées sur l’archipel suite à l’assouplissement de lois sur le contrôle de l’immigration dans le courant des années 90. Il s’agit d’analyser comment le rapport à l’exotisme, vis-à-vis des fêtes brésiliennes, révèle la démarche des autorités face aux immigrés.
- Résumé de la présentation :
Les Brésiliens du Japon sont arrivés dans les années 1990 en même temps que d’autres groupes d’étrangers dits « newcomers », suite à la modification de la loi sur le contrôle de l’immigration. Mais si cette immigration avait été envisagée comme temporaire par les autorités japonaises, aujourd’hui la plupart des Brésiliens vivant au Japon possèdent un visa de résident permanent et sont donc sédentarisés. On constate la concentration géographique des Brésiliens dans diverses localités japonaises en marge de la capitale, dont la ville de Oizumi (département de Gunma) qui s’affiche désormais comme « la ville brésilienne » du Japon et tente de faire de la promotion de la culture brésilienne un élément d’attraction touristique. Par ailleurs, le carnaval d’Asakusa à Tôkyô, qui attire en moyenne 500 000 touristes, avait été pensé comme un élément de revitalisation de ce quartier alors en perte de dynamisme.
Les modalités de la mise en tourisme et de la mise en scène de cette culture brésilienne au Japon seront abordées à travers l’exemple du carnaval d’Asakusa et celui de Oizumi ayant lieu dans le cadre de la « Oizumi Matsuri ». Cette comparaison de la promotion de l’exotisme brésilien à Tôkyô et dans une localité à forte concentration d’immigrés brésiliens s’avèrera révélatrice des rapports entretenus entre les autorités japonaises et la population immigrée brésilienne. Au delà de l’exemple du carnaval le thème de de la politique multiculturelle du Japon et des modalités de l’émergence de la question brésilienne dans l’espace public japonais seront également traités.
Plus d’informations :
N’hésitez pas à demander un compte rendu de la dernière séance qui s’intitule « les journalistes salariés de la presse japonaise : sociologie d’une activité professionnelle » par César Castellvi.
- Date : jeudi 9 février
- Lieu : Université Paris 7 – Diderot
- Contacts organisateurs : [email protected] ; [email protected]