Le Premier ministre japonais Shinzô Abe a déclaré lors d’un discours à Fukuoka ce mercredi 27 juillet son intention de créer un plan de relance de l’économie japonaise d’un montant de 28 billions de yen, soit environ 232 milliards d’euros.
Ce plan financier massif (presque 6% du GDP du Japon) a en partie pour but d’essayer de contenir les retombées du Brexit. Le gouvernement devrait augmenter ses dépenses en infrastructures et moyens d’intensifier les exportations agricoles, ainsi que ses efforts pour attirer plus de touristes étrangers. Le plan devrait se concentrer sur l’investissement dans la croissance et serait, selon Abe, un « important pas en avant » vers une nouvelle politique agricole. Un autre objectif serait d’augmenter le salaire minimum d’au moins 20 yen (environ 19 centimes d’euro) par heure.
La reprise économique nationale étant menacée par un ralentissement dans les demandes en provenance de l’étranger ainsi que par une hausse de la valeur du yen, qui rendent les produits japonais moins attractifs à l’étranger, le plan est donc plutôt favorablement accueilli. Le Cabinet devrait approuver ce plan mardi 2 août. Il serait alors inclus dans un budget supplémentaire qui devrait être créé afin de financer certaines autres mesures. Le gouvernement prévoit de soumettre le brouillon de ce budget lors d’une session extraordinaire de la Diète en septembre prochain.
Le gouvernement se trouve toutefois dans une position difficile, car les fonds à disposition sont limités. Cependant, dans les faits, il ne devrait pas effectivement dépenser l’intégralité de ces 232 milliards : une partie de ce montant proviendra du programme de prêt et investissement fiscaux, qui n’est pas basé sur le budget général. De plus le montant devrait être réparti sur plusieurs années, mais cela en atténue l’impact.
L’annonce du plan financier arrive juste avant la fin de la réunion de la Banque du Japon (BOJ) concernant les politiques financières. Les experts s’attendent donc à ce que de nouvelles politiques de stimulus monétaire soient mises en place par la BOJ dans les jours ou semaines à venir.
Abe a de plus annoncé sa volonté de tout faire pour que l’accord de partenariat trans-pacifique (TPP) entre en vigueur rapidement. Rappelons que d’autres grands pays comme les États-Unis, l’Australie et Singapour prennent part dans cet accord, faisant de lui un moyen important pour promouvoir le commerce international. L’économie japonaise, la troisième plus importante au monde, stagne depuis des années, et les divers stimuli monétaires ont jusqu’à présent échoué à la relancer durablement.