Seul candidat à sa succession lors de l’élection interne du PLD, Shinzô Abe continuera de diriger le premier mouvement politique du Japon pour les trois années à venir.
Nous vous en parlions la semaine passée, Shinzô Abe, unique candidat en lice à pourvoir la direction du Parti Libéral Démocrate, a été réélu d’office. Cette élection, initialement prévue pour le 20 septembre, n’aura pas lieu. En effet, la date butoir de dépôt des candidatures était fixée au 8 septembre, or aucun concurrent n’a pu réunir les 20 signatures de députés nécessaires à l’admission du dossier.
Suite à l’abandon de Shigeru Ishiba, principale alternative à la candidature de Shinzô Abe, quelques voix au sein du parti s’étaient élevées, regrettant l’absence de choix pour ce vote. Tarô Asô, ancien Premier ministre et actuel ministre des finances, avait notamment dit : « Cette échéance électorale est une excellente occasion pour certaines personnes de défendre leur opinion, il serait donc préférable que l’élection ait lieu ».
Seiko Noda, députée du PLD, avait alors mobilisé son camp ces derniers jours afin de pouvoir participer à cette élection. Incarnant une branche plus modérée du parti, elle aurait pu faire figure d’opposante idéale aux projets controversés d’Abe, notamment contre la révision du fameux article 9 de la Constitution, qui permettra d’accroître le domaine d’intervention des forces japonaises d’autodéfense. Cependant, Seiko Noda a été contrainte de renoncer puisqu’elle n’a pas pu récolter les 20 signatures obligatoires.
La réélection de Shinzô Abe à la présidence du parti, fonction qu’il exerce depuis décembre 2012, lui assure son maintien à la tête de l’Etat jusqu’en septembre 2018. Même si une éventuelle démission pourrait venir abréger son mandat, cette longévité est caractéristique d’une séquence politique parmi les plus stables de l’Histoire du Japon d’après-guerre.
Cette réélection lui permettra de conduire d’autres réformes jugées primordiales pour la santé économique du pays. Résorber la dette publique et atténuer le phénomène de déflation constituent les principaux défis du gouvernement Abe.