Selon Shinzô Abe, le gouvernement japonais aurait une position neutre à l’égard de la présidentielle américaine de novembre 2016. Pourtant, sa rencontre avec Hillary Clinton questionne.
En visite diplomatique aux États-Unis en septembre 2016, Shinzô Abe, le Premier ministre japonais, s’est invité à la course présidentielle américaine en rencontrant la candidate du Parti démocrate, Hillary Clinton, pendant une quinzaine de minutes à son hôtel. Si, lors de cet entretien, chacun souligna l’importance de l’alliance nippo-américaine, il s’agissait surtout pour Shinzô Abe de rappeler à Hillary Clinton l’importance de la ratification du Partenariat transpacifique (TPP), accord de libre-échange signé le 4 février 2016 et auquel la candidate démocrate s’oppose.
Toutefois, cette rencontre a pu susciter un certain nombre d’interrogations, laissant planer l’ombre d’un soutien déguisé de la part du gouvernement japonais à l’ancienne première dame. Ainsi, Toshio Ogawa, membre de la Chambre des Conseillers et élu du Parti démocrate du Japon considère qu’il s’agit d’un « comportement qui peut laisser croire que notre Premier ministre soutient Mme. Clinton ». Selon lui, cela peut entraîner un certain nombre de « critiques de la part des citoyens américains soutenant le candidat Trump », d’autant plus que les chances de victoire de ce dernier ne sont pas minimes.
Questionné à ce sujet le 29 septembre à la Chambre des Conseillers, Shinzô Abe affirme pourtant que cet entretien fut simplement l’occasion d’écouter les propositions d’Hillary Clinton et que « cela ne change en rien la position neutre du gouvernement japonais à l’égard de l’élection présidentielle américaine ». Pour le Premier ministre, « l’alliance militaire demeure le fondement des relations nippo-américaines et cela, quel que soit le prochain président » et la collaboration avec les États-Unis indispensable pour « assurer la paix et la prospérité dans le monde et dans la région de l’Asie-Pacifique ».
Quelle que soient les intentions du Premier ministre japonais, il n’en demeure pas moins certain que les résultats des élections américaines auront une incidence sur les relations nippo-américaines, le candidat républicain, Donal Trump, étant plutôt frileux à l’idée d’approfondir l’alliance militaire.