Lors d’un discours de campagne le dimanche 7 décembre, le Ministre des Finances Tarô Asô a directement critiqué les couples sans enfant, principaux responsables selon lui du vieillissement de la population japonaise. Retour sur ses propos polémiques.

Tarô Asô en 2009 lors du sommet de Davos (© World Economic Forum)
Tarô Asô en 2009 lors du sommet de Davos (© World Economic Forum)

Le Ministre des Finances Tarô Asô n’en est pas à sa première phrase choc. Après s’en être pris aux personnes âgées l’an dernier en déclarant qu’elles devraient être autorisées à “se dépêcher de mourir” pour ne plus être une charge pour le gouvernement, il s’attaque cette fois aux couples sans enfant pour justifier le faible taux de natalité japonais qui entraîne un déséquilibre des dépenses de la sécurité sociale. “Beaucoup de gens ont l’image que c’est les personnes âgées qui sont responsables, mais les gens qui refusent de faire des enfants sont un plus sérieux problème” s’est-il exprimé devant la presse. L’indice de fécondité au Japon stagne à 1,4 enfant par femme, ce qui est insuffisant pour un renouvellement des générations (alors qu’un indice de 2,1 est nécessaire).

Ce qui a principalement dérangé la presse japonaise, c’est la tournure du discours de M. Asô. En effet les mots employés par le Ministre faisaient surtout référence aux femmes comme si elles étaient les principales responsables. Banri Kaieda du Parti Démocrate du Japon (PDJ), principal parti d’opposition, n’a pas attendu pour s’emparer de ces propos pour critiquer son adversaire : “on ne peut pas pardonner ces paroles qui nient la responsabilité des politiques pour rejeter la faute sur les personnes qui ne peuvent pas avoir d’enfant”, en ajoutant que la position de Tarô Asô reflètent celle de son parti. Les membres du PDJ espèrent aussi utiliser cet incident afin de gagner des voix pour les élections qui auront lieu le 14 décembre.

Le sujet de la natalité est difficile au Japon. Les raisons sont multiples comme par exemple une anxiété quant à l’avenir et la peur de ne pas pouvoir assumer financièrement les besoins de sa famille. Mais il y a aussi un problème par rapport aux infrastructures et au monde de l’entreprise qui obligent bien souvent les femmes à devoir renoncer à leur travail pour s’occuper des enfants. Pourtant, l’une des promesses de Shinzô Abe était de créer plus de places en crèche afin d’encourager les femmes à continuer leur carrière sans à avoir à renoncer à une vie de famille.

Daï Kaho – sources : The Japan Times, The Asahi Shimbum

Article précédentLes haïkus et la fleur : un paradoxe esthétique et temporel japonais
Article suivantAnnonce des résultats de l’étude sur la santé et l’alimentation

13 Commentaires

  1. Moi ce qui ne me plait pas c’est qu ‘il presse les vieux à mourir . ça c’est drôle aussi . la personne réduite à l ‘état d’une carlingue . Les enfants ! j ‘ai gagné une place de cinéma au festival à la Maison du Japon . Je donne ma place, je suis trop loin . j ‘ai déposé un mot sous la note des religions , mais pas réalisé qu ‘il y avait un lien et ça ne sortira donc que plus tard .
    bye , bye
    Une place !

  2. Ils tord sur certaines choses et d’autres sont veridique.Je trouve ce mec correcte quand il parlent natalité. Les japonais on tendance a trop ce mettre la pression sur les moyens a amasser pour élever un enfant.Et puis je trouve ca tous le temps étonnant meme si je savais depuis un moments le faite que les japonaise sont je dirait un peu les bêtes immonde des entreprise quand elle sont maman enceinte.Le travaille au japon c’est un cauchemars les suicide etc…
    Enfin bref il veux juste réveillez les foule ce mec rien de grave les gas ….

    • Drôle de manière de réveiller les foules…

      Que cet énergumène mette en place des institutions pour soulager les femmes voulant travailler tout en ayant une belle progéniture.

      Il effectuera un pas de plus vers la sagesse.

    •  » Les femmes enceintes, les bêtes immondes  » c’est comme les vieux les vieilles à jeter ; Mais c’est cela l ‘immonde de n ‘être que des produits . La maternité interroge chaque femme dans son être même , chacune , exactement comme la mort nous interroge tous . je suis pour les crèches évidemment mais le fond de tout ça , au fond quelle mentalité prévaut ? Ca me rappelle la rentabilité n.. , quand ils éliminaient les juifs, les fous et les gitans . Mais je suis sur un site lu par les Japonais, et j ‘ai compris quue c’est dangereux de dire certaines choses et c’est pas bien clair encore pour moi . A l’obs tiens on a une censure de … du jamais vu mais ici pas mais quels risques on court TOUS ! je me tais . je tiens à ma vie ! Y est bien gentil tous . Je suis d’accord . Faut pas aller trop loin ! Des crèches oui , ça suffit !

    • C’est une dichotomie artificielle, illustration parfaite du laminage marxisant du 20ème siècle, l’économie (commercer, échanger, produire, consommer, investir, créer de la valeur ajoutée, des biens et des services…) est une « activité » parfaitement humaine. Il n’y a pas d’un côté un « humain » censé être un absolu parfait et idéal et une entité « économie » qui pervertirait cet « humain » idéal. Comme avec toute activité humaine, il faut des règles et des lois, ça s’appelle le droit.

      • Ca, c’est peut être une assertion contestable :  » Comme avec toute activité humaine, il faut des règles et des lois, ça s’appelle le droit. » . La notion me parait un peu floue de ce droit . Le marxisme , heureusement qu ‘il est passé mais il ne suffit pas car , précisément est perdu de vue aussi bien par les marxistes que les  » libéraux  » une dimension existentielle et le DROIT qu ‘elle puisse être . Marxistes et leurs contradicteurs sont tous deux matérialistes au possible . Repenser l ‘économie sur d’autres bases que celles existantes est possible . je ne suis pas sûre que Aso soit aho , il est peut être nazi .
        C ‘est quoi le nazisme ?

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.