La course à la conquête de la Chambre basse a commencé. Malgré le fait quel le début officiel de la campagne pour les élections du 14 décembre soit le 2, un débat en ligne sur le site de partage de vidéos Nico Nico Douga a déjà eu lieu entre les représentants du parti au pouvoir ainsi que de l’opposition.
Les partis représentés lors de ce débat étaient au nombre de huit. Pour rappel, le Premier ministre Shinzô Abe a dissous la Chambre des représentants afin de rechercher le soutien populaire pour son projet d’augmentation de la taxe à la consommation. Bien évidemment, ses adversaires se sont empressés de critiquer les « Abenomics », plan lancé par le Premier ministre afin de relancer l’économie du pays.
Shinzô Abe a commencé par déclarer que « le Japon avait enfin saisi sa chance de sortir de 15 ans de déflation ». Cependant, parmi les principaux arguments évoqués contre la politique économique actuelle, Ichirô Ozawa, leader du parti d’opposition La Vie du Peuple, a souligné qu’elle ne ferait qu’augmenter le nombre de travailleurs temporaires et que ce n’était pas le meilleur moyen de relancer le pouvoir d’achat. D’autres ont fait remarquer le manque de perspectives concernant l’économie rurale ainsi que l’impression grandissante des Japonais de ne pas voir leur situation évoluer. 80% d’entre eux, selon Banri Kaieda, le leader du plus grand parti d’opposition, le Parti Démocrate du Japon.
Les adversaires de la coalition au pouvoir ont particulièrement insisté sur le fait que la population se sentait abandonnée. Grâce aux « Abenomics », une hausse des cours a été constatée tandis que le yen était à la baisse, permettant aux grandes entreprises d’améliorer leurs performances, particulièrement celles qui exportent. Cependant, comme l’a fait remarquer Tadatomo Yoshida, à la tête du Parti Démocratique et Social, le gouvernement donne l’impression à une grande partie du public de privilégier les grandes firmes au détriment des classes moyennes et défavorisées ainsi que des petites et moyennes entreprises.
Durant ce débat, ses intentions concernant la révision de la Constitution pacifique ont aussi été attaquées. La principale inquiétude des partis d’opposition est que le Japon se retrouve impliqué dans des conflits où il ne devrait pas nécessairement l’être.
C’est comme d’hab! La politique est au service de l’économie et le peuple n’a qu’à faire de même. Et s’il ne peut pas et bien, qu’il crève!
C’est un bon exemple du capitalisme de connivence.
« Cependant, comme l’a fait remarquer Tadatomo Yoshida, à la tête du Parti Démocratique et Social, le gouvernement donne l’impression à une grande partie du public de privilégier les grandes firmes au détriment des classes moyennes et défavorisées ainsi que des petites et moyennes entreprises. »
Les élites politiques et hauts fonctionnaires sortent des mêmes écoles et sont des camarades de « classe » des comités d’administrations et des directeurs des grandes entreprises, même chose en France. Les abenomics n’ont pas été faites pour que l’économie japonaise reparte mais pour accroitre les liquidités des grandes entreprises et pour que le Japon continue d’acheter de la dette européenne. Comme dans un jeu de domino, la première pièce qui tombera fera chuter tout le système.
Ce qui a changé au Japon dans la production.
Les 20 dernières années ont changé les rapports entre grandes entreprises et les PME au Japon. Autrefois les grandes entreprises s’appuyaient sur leurs réseaux de PME pour fabriquer les différentes parties des produits qu’elles assemblaient et qu’elles vendaient sous leur nom. Politiquement, ce système s’apparentait à une structure féodale et des rapports de suzeraineté/vassalité, entre grandes entreprises et PME, les premières remplissaient les carnets de commande aux secondes tout en maintenant une pression supportable. Depuis que les grandes entreprises japonaises sont en perte de rentabilité ou quasi faillite pour certaines, la pression sur les PME est devenue plus importante et comme il est impossible de trop l’accentuer sans créer un désordre social, les grandes entreprises ont délocalisé une partie importante de la production des pièces, l’assemblage continuant de se faire au Japon pour permettre d’apposer le célèbre » made in Japan » bien que la qualité ses produits se soient dégradé. Plus les entreprises japonaises essayaient de revers et plus elle ont eu recours à la délocalisation de leur production. Les PME qui dépendaient des grandes entreprises pour remplir les carnets de commande se sont retrouvées sans travail. Le lien suzerain/vassal qui les unissait s’est distendu, ainsi les PME sans la sécurité des commandes ont de plus en plus recours au travailleurs précaires, plus de 35% aujourd’hui, ce qui engendre une baisse de la consommation générale et fait entrer l’économie dans le cercle infernal de la récession économique.