L’opérateur de la centrale nucléaire japonaise de Hamaoka (centre-sud) a annoncé aujourd’hui qu’il allait construire un mur antitsunami de 18 mètres de haut, quatre mois après l’accident de Fukushima provoqué par une vague géante.

Electric Power a dû arrêter les deux réacteurs en fonctionnement de cette centrale à la mi-mai, sur injonction du Premier ministre, Naoto Kan, qui a exigé des travaux de sécurisation du site. « Le but de cette protection antitsunami est d’améliorer la sécurité de la centrale de Hamaoka et de répondre à l’anxiété croissante concernant la production d’énergie nucléaire », a expliqué la compagnie d’électricité dans un communiqué.

Elle prévoit de dépenser 100 milliards de yens (885 millions d’euros) dans la construction de ce mur de 1,6 kilomètre de long, ainsi que pour d’autres protections anti-inondation et pour des systèmes de secours destinés au refroidissement du combustible en cas d’accident. Le site se trouve au bord de l’océan Pacifique, à une centaine de kilomètres de la zone industrielle de Nagoya et 200 km de Tokyo. Selon les sismologues, il existe 87% de risques qu’un tremblement de terre de magnitude 8 frappe cette zone au cours des 30 années à venir.

Quelques semaines après l’accident de la centrale Fukushima Daiichi (nord-est), provoqué par une vague de 15 mètres de haut, M. Kan avait mis en avant ce risque sismique pour ordonner la suspension des réacteurs de Hamaoka. Outre les deux tranches fonctionnant à l’époque, un troisième réacteur, alors en maintenance, n’a pu redémarrer depuis. Deux autres tranches de cette centrale à cinq réacteurs ont été définitivement stoppées en 2009. Le site, séparé de l’océan par des dunes de sable de 10 à 15 mètres de haut, ne compte actuellement aucune barrière artificielle contre un éventuel raz-de-marée. La hauteur de 18 mètres prévue pour cette digue est censée protéger la centrale d’une vague comparable à celle qui s’est abattue le 11 mars sur Fukushima Daiichi.

Cet accident, le pire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, a forcé l’évacuation de plus de 80.000 personnes, vivant essentiellement dans un rayon de 20 km autour du site. D’importantes quantités de radiations ont été émises dans l’atmosphère, le sol et l’eau de la région. Les autorités réfléchissent à l’avenir de la filière nucléaire au Japon, qui assurait jusque-là près de 30% de la production d’électricité du pays.  Par mesure de précaution, aucun réacteur suspendu pour maintenance ou arrêté à cause d’un séisme n’a été redémarré depuis: moins d’un tiers des 54 réacteurs de l’archipel est actuellement en opération.

©2011 – LeFigaro.fr avec l’Afp – Article original
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