Un navire de la compagnie de transport maritime japonaise, Mitsui O.S.K., a été saisi samedi dernier par le tribunal de Shangaï pour régler un litige vieux de plus de 70 ans.

Le navire Triton Ace de la compagnie maritime Mitsui O.S.K. au port de Bremerhaven (source : Tvabutzku1234)
Le navire Triton Ace de la compagnie maritime Mitsui O.S.K. au port de Bremerhaven (source : Tvabutzku1234)

Les tensions étaient déjà vives entre la Chine et le Japon, entre les tensions dues au passé historique des deux pays ainsi qu’au différend territorial qui les oppose. Cette fois, le conflit remonte à 1936, alors que Daido Shipping, le prédécesseur de Mitsui O.S.K., avait loué deux bateaux de la compagnie chinoise Zhongwei Shipping. C’était sans compter sur la réquisition de ces bateaux par la marine japonaise pendant la 2e Guerre Mondiale, qui ont été coulés en 1944. Suite à cela, la compagnie maritime chinoise n’a jamais pu recevoir de compensation.

En 1988, Zhongwei Shipping a donc poursuivi Mitsui O.S.K. à la Cour maritime de Shangaï et, en 2007, le tribunal a condamné la compagnie japonaise à payer des dommages et intérêts s’élevant à 2,9 milliards de yens. Mais Mitsui O.S.K. n’ayant toujours pas payé, la Cour de justice a pris les devants et fait saisir un des navires de la compagnie, le Baosteel Emotion, alors qu’il était amarré à un port chinois.

Le chef du Cabinet, Yoshihide Suga, a déclaré sur cette affaire : « C’est extrêmement regrettable. Cette décision pourrait ébranler la déclaration commune de 1972 et décourager les entreprises japonaises d’investir en Chine ». La déclaration commune de 1972 stipulait que la Chine devait abandonner les demandes d’indemnités de guerre. La décision prise par la Cour maritime de Shangaï est donc considéré par le Japon comme une violation de cet accord. Pékin a rétorqué que cette affaire n’avait aucun lien avec ça et que c’est un simple conflit commercial.

Aujourd’hui, il semblerait que la compagnie Mitsui O.S.K. ait versé 4 milliards de yens. Le navire Baosteel Emotion devrait quitter le port où il est retenu dans la fin de la journée.

Claire Bouyssou – sources : The Japan Times, Asahi Shimbun, Le Figaro

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4 Commentaires

    • Pourquoi c’est n’importe quoi Jonasan? C’est une compagnie japonaise privée qui a loué ces bateaux pas le Japon et bien que l’affaire soit vieille le dommage causé à la compagnie chinoise n’avait pas été réglé. C’est une affaire privée entre deux compagnies, pas une affaire d’Etat.

    • Excellent comme histoire lol
      Vieilles ou pas, les affaires sont les affaires.
      Avec le bizness, il n’y a pas de prescription, jonasan 😉

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