Le sommet du G20 qui a permis au Japon et à la Chine de se rapprocher une nouvelle fois, une rencontre entre les leaders japonais, américain et australien concernant la sécurité et l’annonce du souhait de la dissolution de la chambre basse de la Diète : les nouvelles n’ont décidément pas manqué ce week-end avec un programme politique conséquent.
Les 15 et 16 novembre ont vu se tenir la réunion du G20 à Brisbane, en Australie. Si le départ précipité de la Russie de ce sommet a fait plus couler d’encre dans les journaux internationaux que le reste du sommet, l’Asie de l’Est a eu aussi les yeux rivés sur la nouvelle entente entre le Japon et la Chine. Leurs ministres respectifs des Finances, Tarô Asô et Lou Jiwei, sont arrivés à un accord de reprise des négociations commencées en 2006. Auparavant, leurs gouvernements travaillaient sur plusieurs projets, notamment celui de faciliter l’entrée du renminbi (nom officiel de la monnaie chinoise, le yuan étant l’unité de compte) dans les transactions des marchés financiers japonais. Cela faisait plus de deux ans que les deux pays avaient gelé toute relation sur le plan financier à cause de leur mésentente sur le plan territorial. Dans tous les cas, la Chine et le Japon souhaitent accélérer le processus, l’économie des deux pays ayant déclinée.
Un pas en avant, deux pas en arrière… La Chine n’est pas le seul pays avec lequel le Japon a consolidé des liens. Son voisin chinois n’a pas vu d’un très bon œil la rencontre entre les leaders des Etats-Unis, du Japon et de l’Australie. Les trois pays ont réitéré leur intention d’approfondir leur coopération militaire et le renforcement de la sécurité maritime en Asie Pacifique. Des exercices militaires ou des déploiements de troupes n’ont toutefois pas été mentionnés. Si les officiels américains ont bien insisté sur le fait que cette rencontre ne visait pas la Chine en particulier, ils ont cependant rappelé que la Chine devait suivre les règles internationales en vigueur, que ce soit en commerce ou dans les mers. Comme Obama l’a souligné, « en raison de sa taille et de sa croissance, la Chine jouera un rôle important dans le futur dans cette région. La question est : quelle rôle veut-elle jouer ? » Cependant, la Chine n’est pas dupe. Alors que les Etats-Unis et le Japon avaient enfin réussi tout deux à re-créer des liens avec la Chine, chacun sur différents domaines, cette réunion n’envoie pas un bon signal pour une reprise en douceur des négociations.
Sur le plan national, cette fois-ci, Shinzô Abe annoncera sûrement mardi la dissolution de la chambre basse dans les prochains jours. « Il est impossible de faire avancer des mesures politiques sans la compréhension et la coopération de la population », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse alors qu’il se trouvait toujours en Australie. Certains y ont vu la volonté de repousser le projet d’augmentation de la taxe de consommation de 8 à 10%. Le Premier ministre a aussi rajouté que la principale erreur de son parti aura été de proposer d’augmenter la taxe sans l’avoir mentionné dans son programme. Si cela se concrétise, des élections devront se tenir en décembre. Il espère ainsi convaincre les Japonais du bien fondé de son projet. Une affaire à suivre, donc.
La dissolution de la chambre basse : enfin une opportunité pour les Japonais de corriger le tir après les élections calamiteuses qui ont conduit à l’élection de Shinzô Abe…
Pauvre, pauvre monsieur Abe, son agenda est bien chargé en effet.
Comme ses administrés ont la mauvaise idée de ne pas consommer, que les entreprises se refusent à investir et que personne n’a envie de payer plus de taxes, il faut « démocratiquement » faire comprendre au peuple qu’il doit coopérer, il va donc organiser à nouveau des élections pour avoir une plus forte majorité et pousser la décision en sa faveur. C’est aussi ça la démocratie. Franchement le peuple, quelle bande de crétins, il ne fait jamais ce qu’on lui dit de faire. Tous des vilains égoïstes ces Japonais qui préfèrent économiser plutôt que dépenser un argent qui ne vaut déjà plus grand chose.
20 ans de politique keynésienne de relance, 13 eme QE ( assouplissement quantitatif ) depuis 2001 et l’économie du japon est toujours aussi molle. Résultat, le niveau de vie des classes moyenne s’effondre et les entreprises qui ne peuvent plus prendre de risque créent seulement de l’emploi précaire, arubaito et contrats ultra courts.
résultat, les abenomics vont planter le Japon dans la pire crise économique de son histoire moderne.
l’assouplissement quantitatif consiste à augmenter la masse monétaire ( normalement c’est l’inflation que le fait) pour créer artificiellement l’inflation des prix, Abe VEUT 2% d’inflation, donc la BOJ rachète des actifs et imprime de la monnaie, mais les consommateurs qui du fait du vieillissement de la population ne peuvent pas dépenser plus ne veulent pas d’inflation. Comme les entreprises doivent continuer à vendre mais ne peuvent pas augmenter les prix, ils diminuent la qualité et la quantité des produits qui sont vendus au même prix qu’avant. Ce qui réduit les marges des entreprises et ne leur permet pas d’investir.
voici un article qui vous fera comprendre pourquoi les abenomics ne marchent pas ( et dire que certains voudraient que l’Europe fassent la même chose!)
Toujours plus !
Pour sortir le pays de la spirale déflationniste qui le frappe depuis plus de 15 ans, la Banque centrale du Japon (BoJ) s’apprête à effectuer un nouveau saut dans l’inconnu. Non contente d’injecter de 60 000 à 70 000 milliards de yens par an dans l’économie depuis 2013 par des achats de dette publique, des investissements en bourse et dans l’immobilier, l’institution va passer à 80 000 milliards, ou 583 milliards d’euros. Un montant colossal, équivalant à 15 % de la production nationale chaque année. L’annonce, qui a surpris les investisseurs vendredi, doit permettre de sauver du naufrage les Abenomics, la stratégie économique du Premier ministre, Shinzo Abe.
Reste à savoir si cette fuite en avant vers une politique monétaire toujours plus exceptionnelle peut fonctionner. En effet, Shinzo Abe a beau avoir tiré ses trois « flèches » à grand renfort de communication en 2013 (assouplissements monétaire et budgétaire couplés à des réformes structurelles), aucune d’entre elles n’a jusqu’à présent atteint sa cible.
Une inflation de nouveau faible
La croissance de l’archipel donne au contraire des signes de faiblesse. Entre avril et juin, l’activité s’est contractée de 1,8 %. Si l’économie japonaise a incontestablement souffert de l’augmentation de la TVA de 5 à 8 % décidée par Shinzo Abe en avril pour renforcer les finances publiques, la tendance se prolonge, au point de faire planer la menace d’une récession. Pire : le spectre de la spirale déflationniste ressurgit, car les prix ne progressent pas autant que la Banque centrale l’avait espéré. « Hors effet de la hausse de TVA, l’inflation est à peine supérieure à 1 % », souligne Évelyne Dourille-Feer, spécialiste du Japon au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII). Et pour cause, après avoir anticipé leurs achats afin d’échapper à la hausse de TVA, les consommateurs boudent les rayons. « Si la pression actuelle perdure, même à court terme, la sortie de déflation, qui a pour l’instant progressé fermement, risque d’être retardée », s’est inquiétée la BoJ, qui tente tout pour faire augmenter les prix de 2 %.
Après une euphorie certaine, les Japonais sont de plus en plus sceptiques face aux « Abenomics » du Premier ministre libéral-démocrate. Les « effets richesses » générés par l’envolée des marchés boursiers (+ 82 % en deux ans) ne profitent qu’à une minorité de la population. Non seulement cela génère des inégalités, mais cela échoue à faire repartir la consommation, et donc les projets d’investissements des entreprises, pourtant assises sur des profits confortables. Un phénomène également observé aux États-Unis et qui fait planer le risque de « stagnation séculaire », porté par l’augmentation des inégalités. Face à un tel phénomène, la politique monétaire est impuissante.
Des salaires trop faibles
Le risque est d’autant plus grand que Shinzo Abe n’a pas réussi à convaincre les entreprises de faire progresser les rémunérations, alors même que le taux de chômage reste très bas, à moins de 4 %. Malgré une augmentation des salaires de base la plus dynamique depuis 15 ans (+ 2,2 % en moyenne) et des bonus depuis 10 ans (+ 7,6 %), les rémunérations continuent de se tasser avec l’arrivée à la retraite de nombreux salariés remplacés par des jeunes moins bien payés et aux contrats plus précaires, surtout dans les PME. Dans ce contexte, la hausse de l’inflation recherchée par la Banque du Japon a pour effet pervers de réduire le pouvoir d’achat des Japonais.
Parallèlement, la forte dévaluation de la monnaie, de plus de 30 % face au dollar, liée à l’injection de liquidités dans l’économie, n’a pas eu l’effet attendu sur les exportations. « Cela a alimenté les fleurons de l’industrie japonaise comme Toyota », explique Évelyne Dourille-Feer. Ces derniers ont profité de la hausse de leurs revenus libellés en devises étrangères, ce qui a gonflé leurs profits en yens. Mais les exportations n’ont pas vraiment décollé. Nombreux sont en effet les groupes japonais qui ont investi à l’étranger ces dernières années pour produire à des coûts plus bas et échapper à la surévaluation du yen. Quant aux entreprises locales, elles ont souffert du renchérissement du prix des produits importés, particulièrement de l’énergie et l’électricité, avec l’arrêt des centrales nucléaires post-Fukushima. « L’inflation qui est désirée ne peut être obtenue que par la dépréciation du yen, puisqu’il n’y a pas d’inflation d’origine domestique. Il faudra donc une dépréciation continuelle, donc l’appauvrissement des Japonais », s’inquiète Patrick Artus, le directeur de la recherche de Natixis, dans une note publiée en juillet*.
Un déficit commercial inquiétant
Traditionnellement exportateur net, le Japon n’en finit plus d’enregistrer un déficit commercial. Sur les neuf premiers mois de l’année, les comptes ont affiché un solde négatif de 10 477 milliards de yens (77 milliards d’euros), en hausse de 35 % par rapport à la même période en 2013. Un mouvement qui pourrait menacer, à terme, la soutenabilité de l’énorme dette publique du pays. Actuellement financée par les Japonais eux-mêmes, celle-ci pourrait devoir être achetée en partie par les investisseurs étrangers en cas de balance extérieure durablement déficitaire. Avec le risque d’une augmentation des taux d’intérêt et, par ricochet, de la charge de la dette.
Pour Patrick Artus, la stratégie monétaire de Shinzo Abe va droit dans le mur. Couplée à des taux d’intérêt quasi nuls, la hausse de l’inflation recherchée générerait des taux d’intérêt réels négatifs, ce qui pourrait décourager la détention de dette publique par les investisseurs. Une spirale qui obligerait la Banque centrale à en acheter toujours plus, au risque d’une « expansion monétaire incontrôlée ».
Le risque paraît d’autant plus grand que le Premier ministre a contribué à augmenter l’endettement du pays qui a presque atteint 250 % du PIB. Outre sa « flèche » monétaire, Shinzo Abe a en effet tiré une « flèche » budgétaire dans l’espoir de soutenir l’activité par des dépenses de constructions et sociales. Mais ses effets ont rapidement été noyés par la hausse de la TVA censée les financer. Et l’investissement privé n’a pas pris le relais, les entreprises dormant sur leur montagne de cash, malgré le vieillissement de leurs équipements. C’est pourquoi le Premier ministre hésite maintenant à procéder à la deuxième augmentation de 8 % à 10 %, prévue en octobre 2015. « C’est vrai que si les Abenomics flanchent, la dette publique sera plus élevée. Mais il fallait tenter quelque chose », soutient toutefois Évelyne Dourille-Feer.
Des réformes structurelles dans les limbes
Beaucoup attendent désormais la troisième flèche de Shinzo Abe, celle des fameuses « réformes structurelles », à peine sortie du carquois. Le Premier ministre clame sa volonté de doper le potentiel de croissance de l’économie japonaise vieillissante en augmentant sa très faible productivité, notamment via l’utilisation massive de robots industriels. Le gouvernement entend également pousser son fonds de pension à prendre un peu plus de risques dans ses placements afin de financer la dette publique. Il souhaite aussi encourager le travail des femmes dont le taux d’activité est parmi les plus faibles, notamment pour des raisons culturelles. Ce programme passe également par une restructuration du secteur agricole et une baisse de l’impôt sur les sociétés, aujourd’hui à plus de 35 %, avec une première étape dès 2015. Mais pour Évelyne Dourille-Feer, toute cette stratégie ne pourra pas avoir d’effets significatifs « avant 5 ou 6 ans ».
Et il n’est pas sûr que la réponse soit suffisante pour s’attaquer au véritable problème de fond du Japon : la diminution accélérée de sa population à cause de son vieillissement. D’ici 40 ans, le nombre de Japonais pourrait avoir diminué d’un tiers. Un phénomène inédit que « personne ne sait gérer », reconnaît Évelyne Dourille-Feer.
Ah tiens, je vais m’acheter une PS4 pour soutenir l’économie japonaise!
Comment ça, elle n’est pas fabriquée au Japon ?
Non, Telly, les PS4 sont fabriquées là ou elles coutent le moins cher à faire comme n’importe quel produit de grande consommation aujourd’hui. Par contre si tu achètes une PlayStation ça ferait du bien à Sony qui est dans la panade depuis des lustres. Sony affiche une perte de 2,1 milliards de dollars, son concurrent national Nintendo a vu son chiffre d’affaire divisé par 4 en six ans.
Je suis très « Sony » moi. Toutes mes télés, Ps1,2,3 et bientôt 4 ainsi que PSP, PSVita et d’autres trucs encore. Dommage qu’ils n’aient pas fait une carte de fidélité!