Le Premier Ministre Manuel Valls en visite au Japon a salué l’initiative d’apporter une aide d’urgence de 1,5 milliard d’euros pour soutenir les réfugiés au Moyen-Orient et aider à la stabilisation de la situation en Afrique. Il s’est cependant réservé de faire un commentaire sur le fait que le Japon doit, oui ou non, accepter plus de réfugiés sur son territoire.

Manuel Valls et son homologue japonais en visite au Pavillon d'argent, Kyôto (© Benoît Granier, Matignon)
Manuel Valls et son homologue japonais en visite au Pavillon d’argent, Kyôto (© Benoît Granier, Matignon)

C’est devant l’assemblée générale de l’ONU que Shinzô Abe avait détaillé cette aide de 1,5 milliard de dollars. 810 millions de dollars seront donnés pour aider les réfugiés en Syrie et en Irak, et 750 millions serviront à améliorer la situation en Afrique et au Moyen-Orient. Le Premier Ministre japonais a déclaré qu’une telle aide est vitale car il est impossible pour l’Europe de gérer seul le problème des réfugiés dont le nombre va considérablement augmenter.

Manuel Valls s’est réservé de porter un jugement sur la politique qu’a adopté le Japon vis-à-vis des réfugiés et des demandeurs d’asile. Le Premier Ministre français a déclaré : “Je ne suis pas en position de dire si le Japon doit accepter plus de réfugiés. Mais je peux comprendre que le pays est géographiquement éloigné de l’épicentre du problème”. Le Japon est connu pour exercer une politique migratoire très stricte. L’an dernier, sur les 5000 demandeurs d’asile, seuls 11 ont été acceptés selon le ministère de la justice.

À la question concernant l’accueil des réfugiés syriens, M. Abe avait répondu dans une précédente conférence : “Le Japon doit d’abord faire face à ses propres problèmes de démographie avant d’accepter des migrants. Nous devons faire en sorte de promouvoir le travail chez les femmes ou encore travailler sur les mesures pour augmenter la natalité”.

Il y a cependant plusieurs groupes au Japon qui luttent pour que le pays accepte plus de demandeurs d’asile. Shogo Watanabe, un représentant d’un réseau d’avocat pour les réfugiés a souligné le fait que le pays doit jouer un rôle plus important dans ce domaine. Selon lui : “plusieurs pays à travers le monde offrent leur aide aux réfugiés, alors il n’y a pas de raison que le Japon ne le fasse pas […] de plus cela enverrait un message fort montrant que le Japon est prêt à aider les gens dans la détresse”.

Daï Kaho – source: The Japan Times

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